olivia cattan
olivia cattan
Olivia Cattan, Journaliste, écrivaine, lanceuse d'alerte
Olivia Cattan, Journaliste, écrivaine, lanceuse d'alerte

Olivia Cattan est la première lanceuse d'alerte sur l'affaire Chronimed. Présidente de SOS autisme France, elle découvre lors d'une conversation avec des mamans d'enfants autistes que des essais sauvages et autres expérimentations sont faites sur des enfants, adolecents et adultes autistes. Des traitements dangereux leur sont administrés par des médecins peu scrupuleux qui appartiennent à un groupe sectaire appelé "Chronimed", présidé par le professeur Montagnier. Olivia Cattan demande à des mères dont les enfants sont concernés de témoigner, une seule maman aura le courage de se joindre à elle, Estelle Ast Verly, maman d'Allan, victime d'essais sauvages qui lm'ont conduit à l'hospitalisation. Olivia Cattan, aidée par des personnes autistes, mène alors une enquête appronfondie dans ce milieu pendant plus d'un an. En effet, des groupes sur les réseaux sociaux, appelés "Biomed", permettent à ces charlatans de recruter des familles qui acceptent de livrer leurs enfants comme cobayes. A la suite de cette enquête qui montre que plus de 5000 enfants en France, au Magrheb, en Belgique...ont subi ces expériences.

 

Olivia Cattan, journaliste et écrivaine, alerte dans un second temps toutes les agences de Santé (ANSM, ordre des Médecins, des pharmaciens...) et Emmanuel Macron,  Président de la République puisque sa ministre de la l'époque et sa déléguée interministérielle font barrage. Auditionnée par l'ANSM avec Estelle Verly, Olivia Cattan parvient à convaincre à l'ANSM de se joindre à la plainte qu'elels souhaitent déposer. A l'aide de nombreux documents (caméra cachées de visites médicales, ordonnances, témoignages audio, documents écrits, vidéos des conférences données par ces médecins...), elles déposent plainte auprès du Procureur de la République. Interrogées par la Brigade dédiée, l'OCLAESP, elles fournissent toutes les preuves nécessaires pour faire radier ces médecins et condamner tous les responsables. En effet, de nombreuses associations, fondations, chercheurs, médecins, députés, présidents d'associations, responsables politiques...étaient au courant de ces essais sauvages et en parlaient librement dans les Médias y compris dans les hautes Instances de la République (le Sénat). Tout cela se déroulait dans l'indifférence générale et en toute impunité depuis 2012.

 

C'est un des plus grands scandales sanitaires de notre décennie. Pourtant, malgré les prises de parole d'Olivia Cattan dans les Médias, l'enquête qui figure sur " Le livre noir de l'autisme", les preuves apportées et la plainte, l'affaire est toujours en cours depuis 3 ans, sans que ces mères courageuses aient eu la moindre nouvelle du parquet de Paris. Les personnes incriminées sont toujours en poste et en place à des hautes fonctions. Le professeur Montagnier est mort sans avoir été jugé. Seuls quelques médecins ont été radiés, ce qui est insuffisant. Nous réclamons toujours Justice !

Pour comprendre ce scandale, il faut s'intéresser à l'autisme. Qu'est-ce que l'autisme ?

 

L’autisme est un trouble neuro-développemental dont l’origine reste une énigme, même si la piste génétique semble être la plus aboutie. Les statistiques évoquent 700.000 personnes autistes en France. Lorsque les personnes autistes sont correctement et précocement prises en charge (méthodes comportementales, orthophonie, psychomotricité, etc.) et qu’elles ont accès à une scolarisation ordinaire, elles peuvent progresser et s'intègrer dans notre société, tout en gardant leurs spécificités. L'autisme n’est donc en aucun cas « une maladie à guérir », contrairement à ce qu’un groupe de médecins "Chronimed" a entrepris d’expérimenter, en dehors de toute approche scientifique et précautions d’usage, entrainant dans l'illégalité, des parents et des professionnels du milieu de l’autisme.

Qui est chronimed

 

L’association Chronimed a été créée à la suite de la réunion de l’Association pour le développement de la nutrition orthomoléculaire (ADNO) de décembre 2009, par le docteur Corinne Skorupka et un autre médecin, autour du Professeur Luc Montagnier pour « s’aider mutuellement et fédérer leurs recherches ». L’un de ses médecins, le Dr Philippe Raymond (radié en 2024), travaillait sur l’autisme, les maladies infectieuses avec des germes mal connus comme les borrélioses et la maladie de Lyme. Ces médecins affirmaient que ces "infections froides" étaient impliquées dans de nombreuses maladies, pathologies, troubles dont fait partie l’autisme selon eux. Ils entretenaient un discours paradoxal, assurant à la fois ne pas « guérir systématiquement » l’autisme tout en faisant des conférences au titre équivoque de « sortir de l’autisme ». Ils affirmaient que les résultats de ces traitements avaient donné de formidables résultats.

 

Un document a été également transmis à l’association SOS Autisme France que je préside, dans lequel le docteur Philippe Raymond, membre fondateur de Chronimed, répondait à une interview réalisée par le Collectif autisme. Il y expliquait que « les traitements antibiotiques et immunostimulants seront d’autant plus efficaces qu’ils seront accompagnés par de l’ABA [méthode d’analyse du comportement appliquée] ». Il affirmait qu’« en traitant ces infections par des cures d’antibiotiques de plus en plus espacées, on arrive à réduire de manière souvent spectaculaire les symptômes de l’autisme ». Toutefois, il reconnaît « un taux d’échec d’environ 20% ». Il n'a jamais apporter la moindre preuve à ces allégations.

 

La chercheuse Marion Leboyer évoquait l’expérience de l’Institut Médico-Educatif de Suresnes (Hauts-de-Seine) dans laquelle 12 enfants ont été pris en charge de façon intensive avec la « méthode ABA », en mars 2010. Huit d’entre eux étaient d'ailleurs suivis par le docteur Raymond. La chercheuse Marion Leboyer, de la Fondation FondaMental, était donc informée de ces pratiques puisqu’elle en parlait ouvertement lors d’une audition au Sénat le 1er février 2017, en déplorant de ne pas trouver de financement.

 

Des personnalités politiques étaient au courant de ces pratiques dans le milieu de l’autisme. Ils avaient tout d’abord montré leurs résultats aux conseillers de Xavier Bertrand, ministre de la Santé à l’époque, et suscité l’intérêt de l’actuel ministre de la Santé, le médecin neurologue Olivier Véran, alors député socialiste : En reprenant les arguments des partisans d’une guérison de l’autisme par médication, il avait écrit le 30 novembre 2012, une lettre à la ministre de la Santé pour lui demander quel financement elle pouvait apporter à un protocole de recherche « assez court et peu coûteux. Ses résultats sont très attendus par les parents d’enfants autistes. Si les résultats se confirment, ils pourraient révolutionner la prise en charge de l’autisme ».

 

Le mardi 20 mars 2012, le Professeur Montagnier provoqua une vive controverse lors de la présentation de son exposé à l’Académie de médecine soutenant que « les antibiotiques permettraient d’améliorer un grand nombre d’enfants atteints, en faisant état de 55 % d’amélioration rapide obtenus avec des cures d’antibiotiques sur 97 autistes, en notant que les enfants réagissaient beaucoup mieux avant l’âge de sept ans ». A la suite de cette présentation, les membres de l’Académie de médecine avaient publié un communiqué selon lequel il s’agissait d’« observations cliniques isolées et non d’un essai clinique de type cas-témoin », que « la méthode utilisée et les résultats annoncés demand[aient] à être accueillis avec prudence » et qu’il serait « déraisonnable de donner aux parents d’enfants atteints de cette maladie des espoirs injustifiés avant une validation de ces résultats par plusieurs équipes médicales faisant la preuve de leur reproductibilité ».

Protocoles coûteux et petits arrangements déontologiques

 

Évidemment tous ces traitements et ces pratiques, étaient accompagnés de régimes divers et variés (régimes sans gluten, régimes sans caséîne, régimes paléolithiques, régimes Foodmap, régimes à base de graines...) qui n’étaient pas sans conséquence sur l’organisme de l’enfant provoquant un amaigrissement et des troubles de comportement alimentaire (anorexie). Le traitement était constitué d’un antibiotique (Zythromax) prescrit pendant plusieurs mois, avec des pauses, mais aussi d’antifongiques et d’antiparasitaires. Un protocole auquel d’autres médecins ajoutaient de la cortisone, des médicaments contre l’herpès, de l’aspirine, etc. Certains proposaient d’autres traitements, tel le Naltrexone, traitement donné habituellement aux alcooliques et toxicomanes. Quant au Docteur Corinne Skorupka, praticienne radiée en 2010, elle vantait le GcMAF, une protéine extrêmement dangereuse faisant l’objet d’une enquête pénale internationale. Ces différents traitements pouvaient être associés à « une chélation », sorte de détoxification, à base de plantes ou de composés chimiques, de l’organisme de l’enfant afin de le « nettoyer » des métaux lourds que son corps est supposé contenir. Ces praticiens partaient du principe que les enfants autistes auraient pu être contaminés en vivant près d’une centrale nucléaire, de champs contenant des pesticides. Ils cherchaient également des responsabilités dans les vaccins, la pollution, et la mal bouffe. Ils ajoutaient parfois à leurs traitements toutes sortes de vitamines et de compléments alimentaires. Des examens spécifiques étaient prescrits aux familles, comme l’analyse de cheveux afin de vérifier la teneur en métaux lourds des enfants.

 

Sur les réseaux sociaux, les parents parlaient de « fièvre, ganglions, maux de ventre, diarrhée, vomissements, amaigrissement, migraines ». Une maman évoquait également un « arrêt cardiaque ». Ce « protocole expérimental », non recommandé par la Haute Autorité de Santé, effectué sur plusieurs semaines, des mois, voire des années pouvaient entraîner de graves effets secondaires et provoquer des pathologies sévères, de l'anorexie à des problèmes de métabolisme, allant jusqu’à la mise en danger de la vie de ces enfants. Ces traitement, dont les antibiotiques faisaient partis, exposaient également ces patients à une antibiorésistance lourde de conséquences.

 

Outre la mise en danger de ces enfants, les familles se faisaient arnaquer par ces charlatans qui promettaient la guérison de leurs enfants ou en tout cas l'amélioration de leurs symptômes. Les familles dépensaient des sommes folles, entre la visite du médecin (Entre 200 et 400€), situé parfois dans une autre ville, puis « 1.000€ pour le protocole nutritionnel », environ 800€ pour les analyses et 200€ par mois pour les compléments alimentaires pendant des années.

 

Des adresses de laboratoires spécifiques leur étaient donnés en France et à l’étranger (Suisse, Etats-Unis) pour faire des analyses inutiles comme la teneur de Mercure et de métaux lourds dans les cheveux, des fondations spécialisées en nutrition (Suisse) leur étaient conseillées. Des adresses de pharmacies « amies », qui délivraient les produits sur ordonnance sans poser de questions, leur étaient communiqué. La mention "hors AMM [autorisation de mise sur le marché" pour des traitements non reconnus ne figurait pas sur toutes les ordonnances.

 

L’Assurance Maladie a donc remboursé ces traitements illégaux, pendant des années, aux très nombreuses familles, sans prendre conscience de cette arnaque.

 

Témoignage : La maman d’Alan, Estelle Ast Verly est tombée dans les mains de Chronimed suite à la consultation d'un psychiatre qui lui avait été conseillé par une amie "Facebook" dans le groupe Biomed. Elle avait dû faire des kilomètres pour le rencontrer. Il lui avait prescrit une cure d’antibiotiques sur plusieurs semaines, mais l’état de son fils n’avait cessé de se détériorer. Il ne mangeait plus, son sommeil était perturbé, ses problèmes digestifs avaient empiré et ses troubles du comportement étaient décuplés. Affolée, elle avait appelé ce psychiatre en lui disant qu’elle allait tout arrêter. Mais il lui avait rétorqué que "si Allan avait des troubles, c’était que le traitement fonctionnait, et que cela faisait partie du processus de guérison". Conseillée encore par ce groupe Biomed sur Facebook, elle avait contacté une « nutridétoxicologue » qui lui avait expliqué qu’Allan avait été « empoisonné », non seulement par le Mercure et l’aluminium des vaccins, mais également par les toxines des aliments que son estomac ne supportait pas, ainsi que par les pesticides, les perturbateurs endocriniens. Selon elle, ces intolérances digestives auraient abîmé son microbiote, entravant le développement de son cerveau. Mais Estelle avait finalement pris la décision de tout arrêter définitivement puisque son fils était très malade avec ce traitement et qu’il n’avait fait aucun progrès, régressant même sur plusieurs points. Elle en témoigne dans cette tribune, co-signée avec Olivia Cattan, publiée le 23 juillet 2018 dans le Huffington Post.

 

Tout devait se passer dans le secret. Ce qui prouve l'illégalité et le côté sectaire de ce groupe. Pour contacter un médecin, il fallait passer par un parrain ou une marraine ou encore un président d'association ou laisser un message sur Facebook afin d'intégrer un groupe. certaines visites médicales se déroulaient dans des apartements du 16e arrondissmeent appartenant à des parents. Le médecin demandait à être réglé en espèces. d'autres médecins résidant en Suisse demandaient des virements. Une fois cooptés, les parents pouvaient prendre RDV pour une visite médicale avec l'un de ces médecins apparetnant au groupe Chronimed exclusivement. Ils leur délivraient des ordonnances et analyses à faire à l'étranger, ainsi que l'adresse des différentes pharmacies et laboratoires dfaisant partis de ce réseau.

 

Une attestation du Pr Montagnier pour rassurer les familles : Afin de mettre en confiance les familles, une attestation leur était donnée pour garantir en quelque sorte le sérieux de ce traitement, signée par le Professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008. Dans une interview réalisée le 22 février 2016 en marge d’un congrès, il expose sa conception : « Maintenant l’autisme est une épidémie mondiale […] il faut expliquer et guérir ».

 

Le rôle de certains parents : Certains d’entre eux se contentaient d'administrer ces traitements à leurs enfants pensant les guérir de l'autisme, d'autres servaient d’intermédiaires avec les médecins, d’autres encore informaient les familles, en administrant les groupes fermés sur les réseaux sociaux dans lesquels ils répondaient aux questions des familles, allant même jusqu’à leur donner des conseils sur le dosage des médicaments se prenant pour des médecins. D’autres encore gagniaent leurs vies en vendant des compléments alimentaires ou organisaient des levées de fonds pour soutenir les recherches de ce groupe.

 

Des traitements non validés qui ne fonctionnent pas : Il est nécessaire de rappeler que ces « traitements de l’autisme » n'ont jamais été validés par la Haute Autorité de Santé. Leur efficacité n’a jamais été ni prouvée ni attestée par la moindre étude scientifique internationale. Même si l’article R4127-8 du Code de la santé publique mentionne que « dans les limites fixées par la loi et compte tenu des données acquises de la science, le médecin est libre de ses prescriptions », il précise aussi que le praticien doit « limiter ses prescriptions et ses actes à ce qui est nécessaire à la qualité, à la sécurité et à l’efficacité des soins [et] tenir compte des avantages, des inconvénients et des conséquences des différentes investigations et thérapeutiques possibles ». L’article R4127-39 stipule quant à lui que les médecins ne peuvent « proposer aux malades ou à leur entourage comme salutaire ou sans danger un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé. Toute pratique de charlatanisme est interdite ». Aucun autiste à ce jour n'a été "guéri" de l'autisme.

Quelques éléments de preuves : Ordonnance type, lettre-attestation du professeur Montagnier, communiqué de l'Académie de médecine...

A ce jour, des médias continuent à diffuser des fake News par ignorance en matière d'autisme et de santé. Florent Chapel est toujours vice-président de la plateforme Autisme Info Service financée par des fondations privées mais aussi par le secrétariat d’État aux personnes handicapées et la région Île-de-France. Marion Leboyer siège toujours au comité de direction de la Fondation FondaMental. Vincent Denery est toujours Directeur d'un centre ABA. Et la Fondation Autisme est hébergée par la Fondation de France, qui n’a jamais répondu à nos sollicitations pour une interview. La Fondation Autisme et ses administrateurs existe toujours, malgré son soutien officiel à Chronimed et ses  levées de fonds en leur faveur. Une fondation, présidée par Bertrand Jacques. Il n’est donc pas étonnant que cette affaire, qui a suscité beaucoup de remous, ait mis tant de temps à sortir, au regard de l’implication de tant de responsables associatifs et politiques influents. 

 

Nous avions pourtant alerté au préalable la secrétaire d’État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, le 30 juillet 2018, ainsi que le Premier ministre, Édouard Philippe. Nous avons rencontré la déléguée interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme, Claire Compagnon, le 1er août 2018 afin de lui remettre le dossier, constitué de nombreuses preuves attestant ces pratiques. Un dossier qui n'a jamais été remis à Mme Buzin, qui nous l'a attesté par écrit.

 

Deux années se sont écoulés avant que ces responsables politiques en parlent officiellement, poussés dans leurs retranchements, par les interventions médias d'Olivia Cattan. 

 

Ce réseau représente 54 médecins, avec des correspondants en France, et en Europe. Des essais semblent avoir été aussi faits au Maghreb

Olivia Cattan: Lanceuse d'Alerte dans l'affaire Chronimed avec Estelle Verly, lanceuse d'alerte et témoin. L'affaire est toujours en cours...